KOID’9 (FR)

Vous souvenez vous de ce groupe lituanien qui avait fait 2600 Km et 3 jours de route en bagnole pour venir au festival Crescendo en 2010 ? Le groupe nous avait parle, dans l’interview qu’il nous avait accorde, de leur nouvel album, deja entierement enregistre (entre Vilnius et Londres – dans les studios d’Uriah Heep et d’Asia – avec l’aide de l’ingenieur du son de ce dernier !) Comment expliquer que l’album ne sorte que pres de 2 ans et demi apres ? C’est le probleme de nombres de groupes actuellement (cf. ma chronique du dernier Yesterdays). Les lituaniens ont pour leur part sorti l’album sur les plates-formes de telechargement depuis fin 2010, mais ne trouvaient pas de contrat de distribution pour fabriquer leur CD. Est-ce deja la fin annoncee du support physique en musique ? J’en ai malheureusement bien peur… Revenons donc a ce petit “miracle” en la presence d’un veritable disque, agremente d’un beau livret contenant toutes les paroles et de jolies photos. Le groupe de Jonas Čiurlionis (guitare, chant), est desormais un quartet, compose de Božena Buinicka (chant, clavier), Aleksandr Liutvinskij (guitare) et Justinas Tamaševičius (basse). Une flopee de musiciens sont invites, jugez-en plutot : Dave Kilminster a la guitare (du groupe de Roger Waters), Martin Beedle a la batterie (Cutting Crew), Snake Davis au saxophone (Eurythmics, Paul Mc Cartney, Ray Charles, James Brown, etc.), Anne-Marie Helder aux choeurs (Mostly Autumn), Tony Spada a la guitare (Holding Pattern), Anatolij Lomonosav au tampura (instrument a cordes de la famille des luths), les fideles choristes Jolanta “JG” Grietnickaite, Lijana Stakausaite, Aqua et Runa et enfin John Young (Scorpions, Bonnie Tyler, Fish, etc.), qui joue des claviers, fait les choeurs et produit l’album. Le disque est un concept album a propos d’un homme dans le desert confronte a la tentation. Le concept tente de brasser de nombreux concepts philosophiques… Les references musicales du groupe ont toujours ete Pink Floyd, evidemment, mais l’on note de tres nombreux rapprochements avec aussi les allemands d’Eloy (notamment a cause du chant rocailleux du leader et de ce symphonisme grandiloquent). Mon ami Luc Lhericel concluait en 2010 son live report de la sorte “Soyons honnete, The Skys n’a rien invente et si sa musique n’est pas une copie conforme du Floyd, ils laissent entrevoir sur quelques morceaux une veritable capacite de creation, mais qui reste tres limitee malgre tout”. Je dois avouer que le groupe a eu l’intelligence de s’entourer de fantastiques musiciens et a reussi son pari de ne pas totalement plagier le Floyd sur ce disque (encore que sur des morceaux comme “Walking alone” ou “When the Western Wind Blows”, l’on soit en droit de s’interroger). Le concept s’ecoute facilement, la musique coule de source, avec principalement des morceaux assez longs (2 titres de 3′, 1 de 4′, 2 de 6′, 2 de 7′, 1 de 8′ et 1 de 9′). Le magnifique chant d’Anne Marie Helder (Mostly Autumn, Panic Room) est tres bien integre a l’ensemble et ajoute une note d’originalite sympathique. La marque de fabrique du groupe est aussi ses superbes choeurs feminins (jusqu’a 5 choristes feminines et 2 masculins).Le batteur est une pointure, avec un jeu varie et original. Les claviers (tenus par la jolie Božena Buinicka) sont preponderants et omnipresents, avec quelques soli pas piques des hannetons. Avec deux guitares (sans parler des invites), les instruments a cordes ne sont pas en reste non plus, avec de bien beaux soli Gilmourien (en ce qui concerne Jonas Čiurlionis). Bien sur, les aficionados voudront savoir ce qu’il en est des autres invites : Tony Spada, guitariste d’Holding Pattern officie sur 2 titres, avec ses volutes de guitares si particuliers. Dave Kilminster, guitariste de Roger Waters officie egalement sur 2 titres et joue aussi de la guitare acoustique. Snake Davis agremente egalement 2 titres de son superbe saxophone. Enfin, Anatolij Lomonosav au tampura est une belle decouverte sur “Lethal Kiss” (le son de cet instrument est tres beau). Dommage que le groupe ait decide de conclure son disque sur leur titre le plus faible “‘What if?”, des plus simple… Au final, un disque fort agreable qui plaira principalement aux amateurs des groupes precites. “Ačiu” (merci) a ces cieux si bleus… Nb: l’album est en ecoute complete pendant 2 mois apres sa sortie sur le site genial Progstreaming.com. Allez vite m’ecouter ca, bandes de petits vicieux ! Renaud Oualid 01 Mars 2012