Automatic Minds on Highlands Magazine 99

THE SKYS sont la principale formation de rock progressif en Lituanie. Constitués en 1995, ils sont l’auteur de six albums:
CIVILIZED en 1997; DREAMS en 1999; POSTMODERN GAME en 2004; COLOURS OF THE DESERT en 2011; JOURNEY THROUGH THE SKIES en 2015 et le récent AUTOMATIC MINDS en 2019.

La formation est composée de: Jonas ČIURLIONIS, chanteur et guitariste soliste. Božena BUINICKA, claviériste et chanteuse Justinas TAMASEVICIUS, bassiste Ilja MOLODCOV, batteur

Le nouvel album AUTOMATIC MINDS a été mastérisé aux Abbey Road Studios, enregistré à Los Angeles et Londres par Dom MORLEY, comprenant les participations d’India CARNEY, Durga MCBROOM (Pink Floyd), Glenn SHARP, Snowy WHITE (guitariste chez Pink Floyd), Neil TAYLOR (Robbie Williams band), Justin KLUNK (d’Ariana Grande band), Robert TOWNSEND (du Steve Hackett band).

Neuf titres pour une durée de 42’23 composent AUTOMATIC MINDS.

Get Rid Of This débute sur les accents d’une guitare puissante tenue par Jonas ČIURLIONIS avant que des percussions, puis des claviers ne se fassent jour.

La très belle voix de Božena BUINICKA entre en action, rejointe par celle de Jonas ČIURLIONIS pour une mélodie vocale étincelante. Des leitmotivs de claviers associés à une basse ondoyante se font entendre, avant le retour du chant de Božena puis des harmonies vocales. La très belle guitare de Jonas ČIURLIONIS prend ensuite un solo labyrinthique dantesque, agrémenté par des claviers
aériens bluffants.

Automatic Minds démarre sur un leitmotiv de piano électrique, rejoint par quelques accents de guitare acoustique. La section rythmique entre en action, soutenue par des leitmotivs de claviers assortis de zébrures de saxophone poignantes. L’orgue Hammond joue sa partition, les vocaux de Božena BUINICKA interviennent par intermittence, associés à ceux de Jonas ČIURLIONIS. L’ensemble est très harmonieux et la très belle voix de Božena BUINICKA fait la différence. Une partition de guitare classique nous enchante, nous transportant dans d’autres sphères, avant que l’orgue Hammond ne fuse à nouveau et que la guitare ne déverse un chorus électrique des plus vibrants. C’est le final. The Guardian Of The Water Tower introduit par une guitare électrique à la puissante dynamique et un tempo tout en accélération voit l’entrée en lice du chant de Jonas ČIURLIONIS relayé par la belle voix de Božena BUINICKA insufflant davantage de lyrisme à la composition. La section rythmique est tendue et les leitmotivs de claviers, incessants. Le chant féminin se révèle une authentique réussite, de même que les riffs et chorus de guitare suprêmement inspirés de Jonas ČIURLIONIS dont la guitare prend des accents floydiens. Après un nouveau retour du chant de Božena BUINICKA, celle-ci nous enchante d’une envolée soliste de claviers à la réelle luxuriance.
Singing Tree débute sur une partition pianistique aux accents classiques, un cor d’harmonie se fait entendre, les claviers accompagnent dans un registre atmosphérique, la section rythmique assure un tempo lent, le chant de Božena BUINICKA apparaît se mêlant bientôt à celui de Jonas ČIURLIONIS pour de belles harmonies vocales, l’ensemble se poursuivant dans un registre ballade. Plus
loin un superbe chorus de saxophone, déchirant, se fait jour, insufflant beaucoup de passion…

Templar’s Last Stand débute sur une embardée de claviers éclatante, la section rythmique s’emballe et les deux choristes voguent de concert sur un tempo emballé et emballant. Le rythme se ralentit, l’instrumentation s’apaise, donnant davantage de latitude au chant doux de Jonas ČIURLIONIS et aux vocalises extatiques de Božena BUINICKA dont l’orgue Hammond brille de mille feux. L’intensité instrumentale est de retour, faisant monter l’adrénaline, un chorus de guitare fébrile se mêlant aux claviers très denses qui occupent l’espace.

Love Of Life démarre sur un leitmotiv de basse, précédant de furieux riffs de guitare. Un chorus de guitare sinueux et vibrant s’immisce dans l’instrumentation menée sur un tempo médium. Des harmonies vocales des deux protagonistes se font jour, puis la seule Božena BUINICKA est mise en valeur, vocalement. La musique se poursuit sur un mode épique et exalté, le chant toujours très beau tient le haut du pavé. Un solo de synthétiseurs, précédé d’une accélération de rythme insuffle une nouvelle séquence, on retient son souffle.

Un excellent chorus de saxophone, empli de fièvre, intervient, précédant le retour du chant lumineux de Božena BUINICKA. Le rythme se calme et la guitare de Jonas ČIURLIONIS revient à l’avant-scène pour un chorus des plus envoûtants. Les claviers accompagnent sur les hauteurs.

Dry Water débute sur un mode climatique, atmosphérique avec le chant mélancolique de Božena BUINICKA plongé dans un halo de claviers, mêlé aux harmonies vocales de Jonas ČIURLIONIS. L’ensemble est vaporeux, comme en suspension, avant que la section rythmique ne s’anime, accompagnée par une guitare électrique nerveuse qui monte en intensité. Le chant de Božena BUINICKA se fait de plus en plus passionné, alors que ses claviers luminescents tournoient jusqu’à l’hypnose, on se laisse saisir et emporter.

Dead End débute sur quelques accords de piano au délicieux classicisme et à la grâce fragile, les claviers soulignent doucement, avant que n’apparaisse une guitare électrique aux notes délicatement ourlées. La fièvre augmente brusquement avec l’apparition des vocaux exaltés de Božena BUINICKA montant d’un seul coup en amplitude, la section rythmique s’anime, la musique de THE SKYS revient en mode passionné, puis s’apaise relativement avec l’arrivée du chant de Jonas ČIURLIONIS.

La composition se poursuit dans un mouvement d’alternance entre les deux vocalistes durant 7’51, c’est l’épique de l’album. À la faveur d’un break, la musique, assaisonnée de percussions devient instrumentale, la guitare s’embrase.

Au premier plan les vocaux passionnés de Božena BUINICKA agrémentés d’un chorus de guitare électrique des plus voluptueux, reviennent.

Communication débute sur un tempo très vif, avec des riffs de guitare tendus à l’avant-scène, la section rythmique en effervescence.

La guitare électrique de Jonas ČIURLIONIS arrive au premier plan pour une série de chorus enfiévrés faisant monter l’adrénaline, bientôt suivie par le chant exalté de Božena BUINICKA qui
accompagne aux claviers tournoyants et scintillants. Beaucoup de passion et de fièvre pour ce final.

THE SKYS confirment tout leur talent avec ce sixième album de bout en bout inspiré, à la fois raffiné, bouillonnant et empli de fièvre. Beaucoup d’inventivité au niveau des compositions et mention d’excellence au chant passionné de Božena BUINICKA ainsi qu’à la guitare incandescente de Jonas ČIURLIONIS.

(****½) Didier GONZALEZ